Bords externes

Le tai chi chuan dont on peut parler n’est pas le Tai Chi Chuan Éternel

Ça fait presque 14 ans (cet article est écrit en 2019) que je pratique le tai chi chuan et que je « sais » qu’il fallait se mettre « plutôt sur les bords externes » des pieds. Pourtant, je viens d’y arriver réellement... Ce que j’ai appris surtout, c’est qu’il existe beaucoup de niveaux de compréhension. Dans ce petit texte je vous raconte l’histoire d’un petit voyage, d’un aller-retour, de la tête vers les pieds.

Les bords donnent de l’espace

La réponse à la question pourquoi on devrait se mettre sur les bords externes était, et l’est toujours que « ça favorise une dynamique à l’intérieur. Ça aide à développer les enroulements dans les jambes ». Combiné avec une distance d’un pied entre mes pieds, « l’interdiction » de sortir de mes hanches ou fesses et les testes sur les poignets, donc sur un premier cercle du haut, ça me donnait assez vite une première perception du fait qu’il existe des bords réels et que si je les respecte, je respire mieux et je suis plus stable quand on me pousse. J’éprouvais alors d’abord la fonction des bords en général. Psychologiquement aussi, la découverte d’une espace personnelle me donnait plus d’espace en moi et autour de moi.

Un pied-à-terre

Très littéralement, concrètement, le fait de se mettre sur ses pieds, d’avoir l’attention dans les pieds, aux bords externes, ça me faisait prendre, occuper, une place par terre. J’atterrais petit à petit en pratiquant le tai chi chuan. Ça me rappelle d’une question que j’avais il y a dix ans environ: « c’est quoi l’idéal dans le tai chi chuan, où est-ce que tu vas nous emmener? » La réponse de Denis: « atterrir sur terre et découvrir que là, c’est l’idéal ». Quand (je laisse) mes pieds (effondrer) s’effondrent aujourd’hui, je ressens que le total de mon corps se ferme et que je n’ai plus autant d’espace pour respirer. Il faut « souffler par ses talons » comme les anciens philosophes (médecins/scientifiques) l’exprimaient. Une fois arrivée par terre nous avons plus d’air...

Donner une tâche au mental

Une chose très importante que je n’ai pas toujours pris suffisamment au sérieux auparavant, c’est le conseil pédagogique de choisir toujours une focalisation dans sa pratique. C’est pour envoyer notre mental ailleurs, pour qu’il s’occupe, et en plus qu’il s’occupe avec quelque chose de constructive pour notre pratique.

Celui qui poursuit l’étude augmente chaque jour.

Celui qui pratique la Voie diminue chaque jour.

En diminuant de plus en plus, on arrive au Non agir.

En n’agissant pas, il n’y a rien qui ne se fasse. (Dao De Djing)

Parce que, si le mental n’intervient pas, nous pouvons nous libérer des anciennes convictions qui freinent le changement, et nous pouvons laisser trouver « le corps » des nouveaux chemins.

Le pied avec le triangle

Le pied avec le triangle

L’enseignant est un élève et l’élève un enseignant

Ce que a été dit aussi, dès le début, comme consigne aux (futurs) profs: « la première année il suffit d’apprendre aux débutants l’installation du lien entre les genoux et les troisièmes orteils ». Mais comme toutes les consignes... elles comptent dans la plupart des cas aussi bien pour les profs qui l’enseignent que pour les participants au cours, qui l’apprennent. Souvent il n‘est pas si claire qui est l’enseignant et qui l’élève. Mais ça aussi a été dit...que l’enseignement est une échange. Me mettant devant un groupe, je me lance toujours dans une apprentissage qui est vraiment dense. J’entends un écho des mots de Denis, de qui j’ai appris et apprends toujours, dans ma tête, je m’entends les dire, les répéter et je les investis de plus en plus, et de façon différente à chaque étape, avec ma propre expérience. Puis je trouve petit à petit mes propres mots qui changent de nouveau avec l’expérience. Ma vocabulaire grandit avec l’expérience et avec la compréhension des langages, des jargons, des perspectives de ceux à qui j’enseigne.

Retomber sur ses pattes

Il y a quelques jours j’ai atteint encore un niveau plus profond, littéralement, sur mes bords externes. C’était en l’apprenant à une fille et en modelant son pied qu’apparemment mes pieds l’ont compris aussi. C’est-a-dire j’étais atterri sur les deux petits os dans mes talons, voyez l’image ci-dessus pour voir le triangle formé par les trois points sous nos pieds. Et ceci m’a fait sentir tourner mon tibia « autour » de mon péroné, mon fémur dans l’articulation et le remplissage de mon dos. Ce remplissage au niveau des vertèbres lombaires était très doux comme perception, comme si cette partie du dos était une fontanelle.

Traduction des mots anglais dans le dessin:  Open and relaxed thoracolumbar = la région thoracolombaire est ouverte en détendue   Relaxed glutes / relaxed abdominals = les muscles fessier sont détendus / les abdominaux aussi  Relaxed flexors = flexors détendus

Traduction des mots anglais dans le dessin: Open and relaxed thoracolumbar = la région thoracolombaire est ouverte en détendue Relaxed glutes / relaxed abdominals = les muscles fessier sont détendus / les abdominaux aussi Relaxed flexors = flexors détendus

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Résultat, entre autres, d’un zhan zhuang (Le chi cong "immobile"de l'arbre) chi cong sur les bords externes: remplissage au niveau des vertèbres lombaires.

Ingrid

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